Les belles étrangères Qui vont aux corridas Et qui se pâment d'aise Devant la muleta Les belles étrangères Sous leur chapeau huppé Ont le teint qui s'altère À l'heure de l'épée Allons, laissez-moi rire On chasse on tue on mange On taille dans le cuir Des chaussures, on s'arrange Et dans les abattoirs Où l'on traîne les bœufs La mort ne vaut guère mieux Qu'aux arènes le soir Les belles étrangères Quand montent les clameurs Se lèvent les premières En se tenant le cœur Les belles étrangères Se jurent à jamais De chasser Ordóñez De leurs rêves secrets Allons laissez-moi rire Quand le toro s'avance Ce n'est pas par plaisir Que le torero danse C'est que l'Espagne a trop D'enfants pour les nourrir Qu'il faut parfois choisir La faim ou le toro Les belles étrangères Végétariennes ou pas Quittent leur banc de pierre Au milieu du combat Quittent leur banc de pierre Au milieu du combat