Dans la salle d'attente du docteur Yen : Un tapis rouge, un vase chinois. Je suis seule et j'attends mon tour. Le grand vase sur le tapis rouge, décoré de petits Chinois Que j'aime bien voir en peinture, Me fait de l'œil, me fait de l'œil. Je le touche délicatement. Je ne sais pas ce qui me prend. Vlan ! Je fous le vase par terre. Et là, sur le tapis rouge, Les Chinois s'échappent en courant, La porcelaine redevient vierge. Les petits Chinois sont contents. Ils balancent leurs outils, Ils enlèvent leurs habits. Ils ont l'air impatient. Les femmes ont dénoués leurs cheveux. Les hommes leurs enlèvent leurs chaussettes. Petits Chinois, Petites Chinoises S'allongent par terre Nus comme des vers. Je m'allonge aussi pour mieux voir. Les femmes ont les paupières baissées, Les doigts de pieds en éventail C'est le Kâma-Sûtra dimension Playmobil. Je perçois des sons tout petits Qui me font penser au plaisir. Dans la salle d'attente, il fait chaud. La porte s'ouvre brusquement. Docteur Yen m'appelle froidement, Ses yeux sont des vitres sans tain. Je regarde le tapis rouge : Plus rien. Je regarde le vase chinois : Intact. Je sors de la salle d'attente, Un homme rentre. Dans la salle d'attente du docteur Yen : Un tapis rouge, un vase chinois. Un homme seul attend son tour. Dommage...