Ce que tu fus, moi je m'en fous Tu étais Piaf, un point c'est tout C'est çà ta gloire Et parmi tes souffre-douleurs Il y en a qui ont trouvé les leurs Tu peux m'en croire Édith, faut se faire une raison Les gens sont pourris Jusqu'au fond Jusqu'à la moelle Aux lueurs de tes feux follets Ils viennent encore te voler Quelques étoiles Ils viennent souper sur ta grève Habillés comme des corbeaux Ils vivent encore sur ton dos Au Père Lachaise Depuis ta mort dans les journaux Régulièrement ta photo Te ressuscite Si tu es morte sans un sou Depuis tu en as fait beaucoup Beaucoup plus vite Nul n'est jamais sûr de son sang Mais toi t'es pas gâtée, bon sang ! Par ta frangine. C'est triste, mais ta demie-sœur N'a même pas la moitié d'un cœur Dans la poitrine Elle s'est offert du Louis XVI A ta santé, ta demie-sœur J'espère qu'elle te couvre de fleurs Au Père Lachaise Comme Jeanne d'Arc Autrefois, tes amis entendent Ta voix qui les appelle Mieux que la vermine et le temps Ils rongent ton âme en fouillant Dans tes poubelles Et malgré tous ces chanteurs-là Qui ont mis ton cœur tant de fois Entre deux chaises Près de ton boxeur Pour toujours Tu files le parfait amour Au Père Lachaise Au Père Lachaise