Dans le creux béant d'un grand chêne Des fourmis rouges font la chaîne, Rongent, creusent, font mille efforts Contre le vieux géant qui dort. Mais des jours d'été et de sève, Il conserve de si beaux rêves Tant de jolis prénoms d'amants Qui disparaîtront lentement Combien d'amoureux il a vu passer, Combien de prénoms se sont enlacés ! Combien de serments, de fausses promesses Se sont échangés sous son ombre épaisse ! Combien d'amoureux ivres de plaisir Ont gravé gaiement tous leurs souvenirs ! Qui dira le sort des amants lassés Dont les doux prénoms se sont effacés. Sous le regard d'une pinsonne Nous avons gravé cet automne Nos prénoms, en nous promettant De les retrouver au printemps. Mais le chêne aux saisons fleuries Retrouvant un peu de sa vie Gardera-t-il dans les beaux jours Le grand secret de notre amour ? Combien d'amoureux il a vu passer, Combien de prénoms se sont enlacés ! Combien de serments, de fausses promesses Se sont échangés sous son ombre épaisse ! Combien d'amoureux ivres de plaisir Ont gravé gaiement tous leurs souvenirs ! Qui dira le sort des amants lassés Dont les doux prénoms se sont effacés.