Quand Cherbourg nous a vus Arriver sur le port Ta main serrant la mienne Ah le regard perdu Il a dû dire encore En voilà deux qui s'aiment En voilà deux qui s'aiment En voilà deux de plus En voilà deux de plus Qui brûleront leur cur Au feu de la Saint-Jean Quand aura disparu Cet insolent bonheur Qui fait rire les gens Qui fait rire les gens Qu'ils croisent dans la rue Mais Cherbourg a ouvert Pour nous fêter quand même Sa grande ombrelle bleue Et le vent de la mer Giflant les écoutilles A cueilli pour nous deux Des parfums de vanille Quand Cherbourg nous a vus Arriver sur le port Ta main serrant la mienne Ah le regard perdu Il a dû dire encore En voilà deux qui s'aiment En voilà deux qui s'aiment En voilà deux de plus Qu'au tournant des maisons Le soleil a brillé Sur toutes les façades Un air d'accordéon Venu du monde entier Nous a donné l'aubade Nous a donné l'aubade Comme à des mariés Comme à des mariés Emportant leur amour Au creux des voiles blanches Pour aller voyager Au pays sans retour Des cent mille dimanches Des cent mille dimanches Qui font l'éternité Mais notre goélette Malgré ses airs de fête N'a pas quitté le port Notre amour est resté Tout seul au bout du quai De peur de s'embarquer Et moi j'en pleure encore Cherbourg avait raison Cherbourg avait raison De nous fêter quand même Avec ses cargaisons De coups d'accordéon Et de coups de sirène Il n'a pas tant d'amours Qui en vaillent la peine Cherbourg avait raison Cherbourg avait raison