Demain l'hiver, je m'en fous. Je m'en vais dans le sud, au soleil, Me baigner dans la mer Et je penserai à vous En plantant mes orteils dans le sable doux. Je vous laisse "Mon pays, ce n'est pas un pays, C'est l'hiver" chanté par les charrues. Je vous laisse mon "scraper" et ma pelle de bois Pour vous rendre à la rue. Je vous laisse la petite glace dans l'escalier tournant Qui vous fera tomber su'l. Je vous laisse ma paix. Je vous donne ma paix. Je me pousse en paix avec les canards. Demain l'hiver, je m'en fous. Je m'en vais dans le sud, au soleil, Me baigner dans la mer Et je penserai à vous Assis dans la soupe bleue jusqu'au cou. Je vous laisse les enfants qui s'assomment en se "pitchant" Des balles de neige en glace en pleine face. Je vous laisse les enfants qui ont la langue collée Sur les "tracks" et qui pleurent parce que le train s'en vient. Je vous laisse les enfants mangés par la souffleuse À quatre heures dans un fort top secret. Je vous laisse ma paix. Je vous donne ma paix. Je me pousse en paix avec les canards. Demain l'hiver, je m'en fous. Je m'en vais dans le sud, au soleil, Me baigner dans la mer Et je penserai à vous En priant le soleil dans l'eau à genoux. Je vous laisse "le but du Canadien compté Par Jean Béliveau sans aide." Je vous laisse les pieds gelés dans la "slotch", un transfert entre les dents. Je vous laisse mes chaloupes dans le portique, Mes mitaines et ma gratte en plastique. Je vous laisse ma paix. Je vous donne ma paix. Je me pousse en paix avec les canards. Demain l'hiver, je m'en fous. Je m'en vais dans le sud, au soleil, Me baigner dans la mer Et je penserai à vous En plantant mes orteils dans le sable doux.