Pour écrire sur toi Il m'aurait fallu Tremper l'arc-en-ciel Dans ma plume et sur La feuille si blanche Comme toi si nue Jeter la poussière D'aile de papillon L'entreprise est folle Je veux la tenter Sans pour autant Seulement attenter À l'exactitude De ta vérité Sans te faire pâlir T'embellir Tu souris déjà Tout à l'intérieur Si profondément Que perce une peur Peur du temps qui passe Peur que l'instant meure Sans avoir pu l'apprendre Un tantinet par cœur Poussiers de tircis Ou de macaon Forment sur la feuille Des mots et des sons Poussiers d'argus bleu De petit nacré Soulignent un sourire À peine esquissé Dans la demi-teinte De nos petits jours La tranquille étreinte Et le bel amour La bougie éteinte Appelle le jour L'aurore fait semblant De passer son tour Pour écrire sur toi Il m'aurait fallu Bannir les mots "Fin" "Demi-deuil" et "Mort" Pas de point final Pas de dernier bal Au seuil de la nuit S'allume un fanal