Track byChiens de Paille/Coloquinte
Je perds mes illusions au fil des ans, tu sais. Mille raisons à ma vision parallèle. Faire du son, mon karma. C'est à mon sort comme au sang, le plasma. Chaque jour, un magma où nombre d' âmes se noient. Rapper n'y fera que dalle mais pour un tas de gars comme moi, y'a que ça. Nos destins, fractales en textes fins : trop hard pour le prime-time. Le but, c'est pas les pensées de Pascal, c'est offenser Pasqua, ceux qui jouent de passe droits quand, aux abois, des mères rament en quête de parloirs. Je suis de ceux qu'on ne veut pas voir. Je n'ai que mes textes et ma voix. Instincts de kevlar, poète soldat. Concept : proses d'armes. J'écris ce qui fait mal pour notre bien - prozac en tracks. Rap post-date - test Rorsharc - plume tyrannique. Ces moments suspendus me coûtent de plus en plus. Tant d'énigmes m'habitent, je vois pas l'exit. Ma place n'est pas ici, je rêve de fuite. J'irai où le vent respire dans l'esprit mais le chiffre est-il dans le lexique ? Je prends le risque. Le temps me résiste, court pour que je me résigne, que je tende à l'hérésie. Et au fond si c'est le prix, alors ainsi soit-il. Refrain [Le "A"] Si c'est le prix alors ainsi soit-il. Faut suivre la ligne, fils, de sacrifices, de risques. Y investir de ses tripes, de sa vie, c'est le deal. Rien d'acquis, pour le mérite, faut payer le prix. Ebullition cérébrale, j'ai la tête en fusion - déjà vingt-cinq piges. J'avance dans le smog, me brisant tel le London Bridge. Une vie digne de ce nom, c'est ce que bon nombre prient. De jeunes fronts tombent, minés de profondes rides. Serait-ce le trait de ceux qui ont compris ? Mes poches sont vides, je gaspille ma jeunesse de mille maladresses. Suite d'arabesques, le destin admet deux mondes - l'un vit à la baisse. Comprendre m'a pris longtemps. Quel avenir a vivre de business ? Demandant le prix des choses et des gens avant d'oser m'éprendre, je sens le collier et la laisse. Je sais ce qui m'attends : bosser comme dix quarante ans pour qu'on me dise digne de vos rangs. M'entendre dire aux enfants qu'y a rien pour Noël, sinon on vire au printemps, tricard. Parents smicards absents. Se battre sans rien de militant. Exister à crédit pour partir les pieds devant. Je parle d'être père, de ménage, bien que rien ne le présage. Faudrait que mes histoires durent le temps d'une histoire, que je capte dans "je t'aime" le message. J'ai rappé tout ça mais ne fait de mes raps que du rap. Et si c'est le prix, alors ainsi soit-il. Refrain Difficile de rester soi-même tant les repères s'emmêlent, d'avancer sans se perdre. Serein quand il me semble être, c'est simple de suivre, longeant le champs des peut-être. Mais je n'ai qu'une vie - faut que je forge ma place de sorte qu'une trace reste. Je vais poursuivre comme j'ai commencé, défiant le monde de mes spectres. On a tous les mêmes rêves - entre autres, trouver son rôle, quête de raisons d'être. Sako sans son, ni feuille, c'est Samson skinhead. Le mic, un kleenex, ma main, une larme, solide comme sous le feu, le pyrex. Fidèle aux vingt-six lettres, je braverai MC de merde et maintes sirènes d'autant de textes-silex. Je crois que c'est mon rôle - combien meurent sans savoir ? En soi, c'est mon heure même si je reste qu'a priori à leurs yeux, qu'ils me jètent au piloris, me sourient comme à un souvenir. La liberté est en moi, ni en l'air, ni ailleurs. Etre esclave ne paie pas, les chiens ressemblent aux loups endormis. Aussi vrai que les hommes viennent au monde en pleurant, je peux plus me dire que la vie est devant moi, rester amorphe et attendre. Je sais, maintenant, qu'il existe un moment entre deux mondes où l'on se débat dans le vide, une époque chrysalide. Et si c'est le prix, alors ainsi soit-il. (Merci à Vivien Fradin pour cettes paroles)