Comme les princes travestis Je m'habille de confettis, de confettis De loin, mes contours sont précis De près s'estompe le tableau Je suis le masque et la peau Suis-je Pierrot ou Colombine ? Suis-je Colombine ou Pierrot ? L'incertitude qui me mine Je m'en moque dans les bistrots Et quand ma musique s'affine Exprès je la chante un peu faux Sous ma vivacité latine Je cache un cœur presque mélo, presque mélo Toujours les miroirs m'ont trahie Comme les princes travestis, travestis Quand les bals s'éteignaient en pluie Les rires sous les dominos J'étais le masque et la peau Suis-je Pierrot ou Colombine ? Suis-je Colombine ou Pierrot ? Mon cœur est pur comme l'hermine Mais mon corps, il faut ce qu'il faut ! J'ai rêvé d'amours platoniques Dans des poèmes sans défaut Et j'en ai ri d'un air critique En les salissant de gros mots, de gros mots Toujours vêtue de confettis Sans savoir jamais qui je suis, qui je suis Mon visage reste imprécis Et sous les cyprès du jardin Un masque est mort ce matin