C'est une histoire pleine de bateaux, De filets, de vents, de nuages. C'est une histoire pleine d'oiseaux Qui volaient entre les cordages. Un peu trop blanche était la lune, Le soir où tout a commencé, Un peu trop pâle était la lune Quand je les ai vus s'embrasser. Je ne sais pas, Je ne sais pas pourquoi, Quand j'entends cet air là, Ça me fait de la peine. Je ne sais pas Si c'est gris, Si c'est bleu Mais j'ai les larmes aux yeux Et le cur à la traîne. Se sont aimés, Se sont étreints Puis retrouvés au bout du monde. Contre lui, elle était si bien Qu'elle a pleuré sur son épaule Car notre cur a ses raisons Que la raison ne connaît guère. Ce jour là, son cur, sans raison, Se mit à tourner à l'envers. Il est parti le lendemain La laissant seule au Bout du monde. Sans faire un geste de la main, Sans prononcer une parole Elle a vu partir son bateau Et, lorsque s'est tue, la sirène, Elle a couru noyer sa peine Et son amour Au fond des eaux. Je ne sais pas, Je ne sais pas pourquoi, Quand j'entends cet air là, Je ne sais pas Mais j'ai les larmes aux yeux Et le cur à la traîne