Suis allé hier au moulin voir ma mie Annette Comme elle filait le lin de sa quenouillette Moi, je tournais le rouet, rou, rou, rou dondaine En songeant à mon secret, rou, rou, rou don dé Doucettement, j'y dirai "Ma petite blonde Je t'aime et je t'aimerai plus que tout au monde" Encore un tour de rouet, rou, rou, rou dondaine Et j'y dirai mon secret, rou, rou, rou don dé J'y dirai "J'aime tes yeux couleur de pervenche Où l'on voit un coin des cieux sous la coiffe blanche" Encore un tour de rouet, rou, rou et rou dondaine Et j'y dirai mon secret, rou, rou, rou don dé J'y dirai surtout "Mon cœur, moi qui suis timide Je t'aime pour ta douceur et ton air candide" Encore un tour de rouet, rou, rou, rou dondaine Et j'y dirai mon secret, rou, rou, rou don dé J'y dirai "Si tu le veux, sois ma fiancée On s'y mariera tous deux, la Noël passée" Un dernier tour de rouet, rou, rou, rou dondaine Et j'y dirai mon secret, rou, rou, rou don dé Enfin, j'y conte tout haut ce qui me tracasse Mais je tourne un tour de trop et le fil se casse Et pour ce tour de rouet, rou, rou, rou dondaine Je reçois un grand soufflet, rou, rou, rou don dé En voyant la douce enfant agir de la sorte Comme un diable me levant, je gagnai la porte Remportant grâce au rouet, rou, rou, rou dondaine Une gifle... et mon secret, rou, rou, rou don dé Et voici la moralité de la chanson pour les gars à marier Le bonheur, à quoi tient-il dans plus d'un ménage ? Ne tient souvent qu'à un fil et point davantage Avant de dire vot' secret, rou, rou, rou dondaine Cassez le fil du rouet, rou, rou, rou don dé