A l'arrivée du mois de décembre J'ai bien regardé, La hauteur de ciel descendre Et l'hiver arriver J'étais presque content de le voir En l'observant se déployer J'ai mis une veste au-dessus de ma veste Pour pas trop cailler J'ai vu la nuit qui tombait tôt Mais les gens qui marchaient plus vite J'ai vu la chaleur des bistrots Avec de la buée sur les vitres Là dessus la nature est fidèle J'ai vu le jour se lever tard J'ai vu les guirlandes de Noël Qui me foutent le cafard ? J'ai aimé avoir les mains gelées Pour les mettre au fond de mes poches J'ai adoré marcher dehors Quand tu sais que la maison est proche J'ai souris bêtement En voyant qu'il n'y avait plus De fleurs sur les balcons J'ai regardé le ciel tout blanc Y avait même des flocons Certains matins j'ai vu que le givre Avait squatté derrière les fenêtres J'ai vu les gens revenir du ski Avec la marque des lunettes Je commençais juste à m'y habituer Mais les jours ont rallongé J'ai compris que le printemps Allait emménager Le mois de mars avait tracé En un battement de cils Et on m'a dit qu'en avril Faut pas se découvrir d'un fil Mas moi j'ai peur de rien Alors malgré les dictons vieillots J'ai enlevé une de mes deux vestes Pour pas avoir trop chaud J'ai vu les arbres avoir des feuilles Et les filles changer de godasses J'ai vu les bistrots ouvrir plus tard Avec des tables en terrasses Y avait pleins de couples qui s'embrassaient C'est les hormones, ça réagit C'est la saison des amours Et la saison des allergies C'est vrai qu j'ai eu le nez qui coule Et je me suis frotté les yeux Mais j'ai aimé la chair de poule Pendant un coup de vent affectueux Sur les balcons ça bourgeonnait J'ai ri bêtement à cette vision J'ai regardé le ciel bleu-pâle Y avait même des avions Ma factrice a ressorti le vélo J'étais content pour elle Content aussi pour le daron Qui aime le retour des hirondelles Je commençais juste à m'y habituer Mais le thermomètre a augmenté J'ai compris ce qui nous pendait au nez C'était l'été Au mois de juin an change de teint Fini d'être albinos C'est la période des examens Et puis celle de Roland Garros Ça sent les vacances à plein nez Il va être l'heure de se tirer Moi j'ai enlevé ma dernière veste Pour pas transpirer J'ai vu qu'il faisait encore jour Même après le début du film Pour ceux qui ont des poignées d'amour Il est trop tard pour le régime Les mecs sont assez excités Et ça les préoccupe Que les filles sortent leurs décolletés Et leurs mini-jupes J'ai aimé rechercher l'ombre Quand il y avait trop de soleil J'ai aimé dormir sans la couette Pour rafraîchir le sommeil Sur les balcons c'était la jungle Il y avait plein de fleur et de feuillage J'ai regardé le ciel tout bleu Il y avait même pas de nuages J'ai adoré conduire la nuit La vitre ouverte en grand Avec le bras gauche de sorti Qui fait un bras de fer contre le vent Je commençais juste à m'y habituer Mais j'ai vu une fleur fanée J'ai compris que l'automne Était déterminé C'est surtout à partir d'octobre C'est la saison la plus austère Moi bizarrement je la trouve noble C'est celle qui a le plus de caractère J'ai vu les feuilles qui tournoyaient Comme des ballons de baudruche J'ai remis une de mes vestes Avec une capuche J'ai vu la pluie, j'ai vu le vent Les rayons de soleil malades J'ai vu les K-ways des enfants Qui partent aux châtaignes en ballade J'ai marché dans les feuilles mortes Et sur les trottoirs mouillés J'ai vu les parcs changer de couleurs Ils étaient tout rouillés J'ai aimé les lumières de la ville Qui se reflètent dans les flaques Et les petites bourrasques de vent Qui mettent les brushings en vrac Sur les balcons y avait que des branches Sans feuilles et sans raisons J'ai regardé le ciel tout gris Y avait même plus d'horizon Et puis l'hiver est revenu Puis les saisons se sont perpétuaient Les années passent, la vie aussi On commençait juste à s'y habituer On est les témoins impuissants Du temps qui trace, du temps qui veut Que les enfants deviennent des grands .et que les grands deviennent des vieux...