Je suis affligé d'une grande peine, Tirelou Couche-toi dans ton lit les poings sur la tête Je n'ai pas de lit, pas de tête Va-t-en à Paris ou casse des cailloux Mais ne gâche pas ma semaine J'étais à Paris y a deux ans à peine, Tirelou Près de Notre-Dame as-tu vu l'ami Le front bourré de connaissances ? Tant de mots sortaient de sa bouche à lui Qu'il me fit perdre contenance T'es-tu reculé jusque chez les bêtes, Tirelou ? Au lever du soleil dedans la rosée Les chevaux m'ont fait une fête Mais les châtelains ont failli me tuer Me prenant pour un loup-garou Es-tu allé voir les hommes de science, Tirelou ? J'y étais hier mais n'ai pas compris Pourquoi comme une expérience Voulaient m'envoyer dans la lune qui luit Avec mon nom écrit au cou Peut-être au Japon tu trouveras l'ordre, Tirelou Le Japon est loin mais j'ai une corde Pour me pendre s'il n'y a rien Y a mieux, mon ami, prends la bêche en main Aide-moi à planter mes choux