Quand on est obligés comme nous De travailler pour manger On n'a jamais d'pognon A l'heure où l'on voudrait s'amuser Alors on n'sait que faire On reste là, le cœur chaviré Seule avec sa misère Et soudain, on s'met à penser... Que rien, rien, on a beau dire Pour vous ramener l'sourire Rien n'vaut un petit bécot Un bécot tout frais et tout chaud Ah l'amour ! c'est encore ce qu'il y a d'mieux Pour nous faire oublier qu'on est malheureux C'est l'seul plaisir gringalette Qu'une pauvre fille peut se payer Ah ! viens, toi que j'aime Ah ! viens, dépêche-toi Dépêche-toi d'm'aimer ! Chaque fois que revient le printemps Quand la nature refleurit On éprouve une drôle de langueur Depuis la tête jusqu'au nombril On souffre sous la peau Cette sacrée garce de maladie Que chez les aristos Ils appellent d'la neurasthénie Mais rien, pour vous empêcher L'printemps de vous tracasser Rien n'vaut, quatorze fois par jour Des p'tits riens, des p'tits riens d'amour ! Ah l'amour ! c'est encore ce qu'il y a d'mieux Pour nous faire oublier qu'on est malheureux C'est l'seul plaisir, gringalette Qu'on peut toujours se payer Ah ! viens, toi que j'aime Ah ! viens, dépêche-toi Dépêche-toi d'm'aimer ! Le cafard est parfois si grand Qu'on est prise par le désir De s'en aller très loin Dans quelque ciel où c'qu'on ne ferait qu'dormir On se sent tellement lasse A quoi bon si longtemps souffrir La vie nous embarrasse Et soudain, on voudrait mourir... Mais rien, pour vous arracher L'envie qu'on a d'tout plaquer Rien n'vaut un petit bécot Un bécot tout frais et tout chaud ! Ah l'amour ! c'est encore ce qu'il y a d'mieux Pour nous faire oublier qu'on est malheureux C'est un vrai bonheur tout de même Un paradis bon marché Ah ! viens, toi que j'aime Ah ! viens, dépêche-toi Dépêche-toi d'm'aimer !