Ceux qui l'ont connu Ont toujours su qu'il finirait Par prendre le large. Même tout petit, il se sauvait Seul dans la forêt. Ensuite, adolescent, il disparaissait Pour des semaines et des mois Et revenait, comme si rien n'était Sourire sans excuses. Il nous parlait des étendues, Au-delà du grand marais, des montagnes, De quelque part où il fait bon aller Et puis après, comme ça, Il n'est plus revenu. Ceux qui l'avaient connu ont su Qu'il ne reviendrait plus, Qu'ils ne le reverraient plus. Californie, Colombie, Neptune ou la lune, Abitibi, Gay Paris et rouler toute la nuit, Tout lundi, tout mardi sur une banquette de train, Tout jeudi, tout samedi, tout dimanche, J'en oublie. Y a longtemps qu'il ne demeure plus ici.