Le paysage défile de plus en plus vite Et l' soleil se cache comme un voleur Les p'tits veaux s' courent après, la neige les excite Et moi aussi, je cours après l' bonheur Bonheur, es-tu là-bas tout au bout du quai Ou t'ai-je oublié à la consigne ? Est-ce bien toi qui m'attends au bar d' l'arrivée Ou toi qui sur le quai m'as fait un signe ? Dans le train à grande vitesse Rien ne bouge, rien ne presse Les têtes vont dodelinant Suspendues au cou du temps Entre deux adresses Dans le train à grande vitesse Chacun rumine ses soucis Les vaches qu'on croise aussi L' poulet froid fait la gueule sous son cellophane Le contrôleur s'endort sous sa casquette Y a des humains qui rêvent à de drôles de drames Une vieille dame qui m'offre des galettes Bonheur, dépose-moi dans l'odeur des gares Tout au long de ces quais que tu délaisses J' veux pas rater les rendez-vous du hasard Signaux d'alarme, appels de tendresse Dans le train à grande vitesse Rien ne bouge, rien ne presse Les têtes vont dodelinant Suspendues au cou du temps Entre deux adresses Dans le train à grande vitesse Chacun rumine ses soucis Les vaches qu'on croise aussi Au fond d' la nuit, on voit trembler les villages Et les fermes s'enfuient, petits lampions Les phares dessinent les routes avec leurs virages Une usine tire un grand trait de néon On te frôle, on te fuit, tu passes si vite Tu te confonds à l'air, à l'eau qui brille T'es comme un sourire échangé dans la vitre Bonheur, petite lumière qui vacille Dans le train à grande vitesse Rien ne bouge, rien ne presse Les têtes vont dodelinant Suspendues au cou du temps Entre deux adresses Dans le train à grande vitesse Chacun rumine ses soucis Les vaches qu'on croise aussi